Par Virginie S, Trésorière de l’AECB.
Depuis le 1er Janvier 2016, la vente des animaux de compagnie est interdite aux particuliers. Le don contre bons soins est également strictement encadré par la loi.
Prenez connaissance de ces obligations sur le site www.economie.gouv.fr en consultant le lien suivant : https://www.economie.gouv.fr/dgccrf/Publications/Vie-pratique/Fiches-pratiques/Animal-de-compagnie
L’association est régulièrement contactée, par des personnes, que j’appellerai dans cet article « Les receveurs », qui pensent faire une bonne affaire en adoptant un chat donné de la main à la main, par des particuliers appelés ici « les donneurs » sans qu’aucune des obligations légales en matière de don, ne soit respectée.
Certains donneurs le font par méconnaissance complète de la loi, parce qu’en bons samaritains qu’ils sont, ils ont pris en charge un chat ou des chatons trouvés. D’autres le font, parce que par négligence ou par manque de moyen financier réel ou par refus de faire des frais pour une « bestiole », ils n’ont pas pris la peine de faire stériliser leurs femelles.
Ce sont souvent, ces mêmes donneurs, qui contactent l’association, sans aucune gêne, pour essayer de faire prendre en charge, des chats ou chatons, dont ils n’ont pas réussi à se débarrasser. Ces donneurs ont toujours le même discours : « Ce n’est pas la chatte de la maison qui a fait tous ces chatons mais une inconnue venue squatter le jardin. On les croit parfois, parceque malgré tout, ça arrive… ! Mais bien souvent, on feint de les croire dans l’intérêt de l’animal… Ces mêmes donneurs n’hésitent pas, de temps en temps, à tenter le chantage avec le « On va appeler la fourrière ou les services de capture animaliers », si nous ne répondons pas assez vite.
Certains donneurs poussent le vice jusqu’à vous vendre le chaton contre 20 ou 30 euros, sous prétexte d’être sûr, de ne pas avoir affaire à des trafiquants qui vendent des animaux pour nourrir des serpents ou fournissent des laboratoires. Alors qu’en fait, ils souhaitent juste se rembourser les frais d’alimentation, liés à cette portée indésirable ou se faire un petit bénef. Ne soyez donc pas dupe !
Des receveurs se retrouvent donc régulièrement avec un ou des chats malades, qui leur coûtent une véritable petite fortune en frais vétérinaires.
Certes ces témoignages nous font sourire un temps !
Mais entre le coryza, les calicivirus, les herpès ou la gale des oreilles, pour le moins grave… la PIF ou le Typhus pour les plus catastrophiques, la prise de risque du receveur, qui ramène un animal au sein de son foyer, où il y a peut-être d’autres animaux de compagnie, est complètement irresponsable !
Au passage, ce sont ces mêmes receveurs, qui contactent l’association, pour éventuellement essayer de faire soigner leur animal gratuitement ou bénéficier de nos tarifs associatifs.
Certains donneurs « bons samaritains », qui donnent en toute bonne foi, n’ont à aucun moment l’assurance que le chaton qu’il donne ne sera pas abandonné par le receveur, dès qu’il aura cessé d’être un « mignon petit chaton », parce qu’il part en vacances, ou très souvent parce qu’il a des problèmes de santé (chat qui devient sale parce qu’il a des problèmes urinaires non soignés, qui deviennent chroniques ! le vétérinaire coûte si cher, vous comprenez !). Le receveur n’a aucune obligation en matière d’identification. Chat non identifié, n’appartient à personne !
Messieurs et mesdames les donneurs « bons samaritains », ne soyez pas dupes ! Certains receveurs adoptent des chatons, chaque année… comme ils consomment des vacances, du loisir ou de la nourriture…
Le donneur qui donne un chat contre bons soins, à titre gracieux, se doit de vous donner un animal, qu’il a identifié à ses frais, et, doit vous remettre un certificat de bonne santé. Un investissement par animal de 40 à 60 € environ. L’animal doit d’ailleurs avoir plus de huit semaines.
En conclusion, les lois existent et s’appliquent également au particulier. Ces lois poursuivent plusieurs objectifs : mettre un terme au trafic d’animaux et aux élevages amateurs aux conditions sanitaires désastreuses. Et si ces lois sont difficilement applicables aux particuliers, il s’agit plus ici de faire appel au civisme de chacun et au cœur, qui a ses raisons, que la raison validera.
Dans tous les cas, le don contre bons soins est une véritable épine dans le pied, pour toutes les associations de protection animale. Le don contre bons soins est à l’origine des problèmes de prolifération féline, de maltraitance animale, de défauts de soins et de l’asphyxie des refuges puisqu’il concourt à mettre en circulation des animaux non identifiés qui peuvent être abandonnés, à la première occasion, sans le moindre remord.