Boulonnais : le nombre de chats errants commence à diminuer grâce à leur stérilisation

Par La Voix du Nord | Publié le 06/08/2015

Stériliser les chats errants plutôt que les euthanasier est devenu obligatoire pour les communes au 1er  janvier. Ce n’est pas pour autant que tout le monde s’y est mis, mais pourtant, déjà, le nombre de chats a diminué au refuge intercommunal.

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Depuis le 1er   janvier, un décret oblige les communes à privilégier la stérilisation des chats errants à leur euthanasie. Ils deviennent alors des «  chats libres  », relâchés là où ils ont été trouvés. Des associations comme l’École du chat veillent sur eux et militent auprès des mairies pour ce système qui commence déjà à faire ses preuves.

Au refuge intercommunal, 621  chats errants sont arrivés en 2014. Depuis le 1er janvier, 252  chats ont été amenés. Soit 40 de moins que l’an dernier à la même période. «  C’est vrai que nous avons moins de chats qu’avant, commente Frédéric Dubos, responsable du refuge. J’ai connu des années où ne savions plus où les mettre.  »

Les chiens ont plus de succès que les chats

Seraient-ils moins capturés  ? Ou la stérilisation porterait déjà ses fruits  ? «  Je pense que ça joue, oui, cette campagne de stérilisation a forcément des incidences.  » Et il espère «  que cette diminution va continuer  », d’autant que les chats sont moins facilement adoptés que les chiens.

Sur un nombre équivalent de chiens passés au refuge en 2014 (575), 60 % ont été rendus à leur maître, 26 % ont été adoptés. Par contre, les chats ont été récupérés par des maîtres à un peu plus de 7 % et adoptés à 12,5 % seulement.

«  Mais cela fait déjà plus du double d’adoptions réalisées en 2013 (35 contre 78 en 2014) et depuis le 1er janvier, nous sommes déjà à 43 adoptions  », compte Frédéric Dubos.

Des adoptions réalisées au refuge intercommunal pour certaines, mais pour la plupart via des associations. «  Nous contactons sans cesse de nouvelles associations pour multiplier les chances d’adoption  », souligne-t-il.

Seules les communes peuvent stériliser les chats

Les chats qui ne sont pas adoptés doivent être euthanasiés, sur décision du vétérinaire. «  Le refuge ne peut pas décider de stériliser les chats pour les relâcher, c’est la décision des communes  », explique son responsable.

C’est pourquoi l’École du chat, entre autres associations, milite auprès de ces dernières pour les campagnes de stérilisation. «  Cela ne revient pas plus cher à la collectivité que de les euthanasier, plaide Virginie Tiberghien, responsable de la communication, et cela permet de limiter les populations et fixer les colonies.   » Ce qui contente «  à la fois les amis des félins et leurs détracteurs  ».

L’association a géré 224 chats libres en 2014, contre 100 en 2013. Elle a déjà des conventions avec les communes de Saint-Étienne-au-Mont et Saint-Martin-Boulogne. Outreau devrait s’y mettre dès la rentrée, tandis que d’autres, comme Le Portel, y réfléchissent. À pattes de velours, l‘action de L’École du chat, débutée en 2013, fait des émules.

L’AVIS D’UN VÉTÉRINAIRE EN COLÈRE

«  La France est en retard  »

Le Dr Blanckaert, vétérinaire Boulonnais, regrette le retard de la France sur la stérilisation des chats. Pour lui, la nouvelle loi, ce n’est pas assez.

Que pensez-vous des campagnes de stérilisation des chats errants  ?

«  C’est un progrès. Mais pour moi, les campagne actuelles, comme à Boulogne, par exemple, qui a un budget de 2 000 € pour stériliser ses chats errants, soit une vingtaine de chats sur l’année, c’est une «micro-campagne» quand on sait le nombre de chats errants capturés, mis en fourrière et euthanasiés. Nous sommes en retard par rapport à la Belgique où tous les chats, hormis ceux d’élevage, sont obligatoirement stérilisés depuis l’année dernière.  »

Pourquoi militez-vous pour la stérilisation des chats  ?

«  Pour la protection animale  : un chat stérilisé, c’est la limitation du nombre de chats sauvages, mais aussi une question de santé pour le chat, cela peut éviter des portées non désirées, des avortements, des accouchements qui se passent mal… Nous militons aussi, avec des associations de protection, comme l’École du chat, pour leur identification.  »

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